De nombreux écosystèmes forestiers en France métropolitaine sont considérés comme « menacés » par le changement climatique. On en parle dans un nouvel épisode d’En Forêt avec Lise Maciejewski, de l’Office français de la biodiversité, également chercheuse en écologie forestière au sein du laboratoire de recherche nancéien UMR Silva, et avec Nicolas Gouix, membre du Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie et enseignant chercheur associé à l’École d’ingénieurs de Purpan à Toulouse. « Il faut se rendre en forêt pour comprendre la complexité du vivant », affirment-ils.

les couvertures du Zéphyr

Le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié au début de l’année une liste rouge des écosystèmes afin d’évaluer l’état des forêts de montagne de l’Hexagone et de Corse. Un travail de recherche effectué en compagnie de l’Office français de la biodiversité (OFB) et du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN).

Dans le détail, 19 écosystèmes forestiers de montagne ont été analysés, des forêts mixtes de hêtres et de sapins blancs, des forêts de sapins blancs ou d’épicéas communs et des pinèdes de montagne. Et selon l’étude, 10 de ces 19 écosystèmes apparaissent comme « menacés » et 6 ont été qualifiés de « quasi-menacés ».

De façon générale, les forêts, en France métropolitaine, sont plutôt fragilisées, rapporte Le Monde. Or, « les forêts de montagne sont en première ligne du changement climatique », comme l’indique Nicolas Gouix, membre du Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie et impliqué dans l’évaluation en tant qu’enseignant chercheur associé à l’École d’ingénieurs de Purpan, à Toulouse.

Il nous parle des résultats de l’étude au micro d’En Forêt en compagnie de Lise Maciejewski, membre de l’Office français de la biodiversité, mais aussi chercheuse en écologie forestière au sein de l’UMR Silva, un laboratoire de recherche situé à Nancy. Les deux ont participé à cette évaluation de façon différente, ils nous expliquent comment on parvient à publier ce type de Liste rouge.

Les deux chercheurs appellent à se mobiliser. Les forêts, disent-ils, il faut « en prendre soin ». Particulièrement « les vieilles forêts » qu’étudie, via le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie, Nicolas Gouix dans sa région du Sud-Ouest. Ce sont celles dans lesquelles se trouvent les plus grands volumes de gros bois ainsi que de bois morts, lieu de refuge et de passage importants pour la faune sauvage. Et des zones, aussi, dans lesquelles les traces des activités humaines passées tendent à s’effacer.

« Besoin de connaissances »

Toutefois, il est encore possible d’en retrouver, notamment dans le sol (des charbons de bois), ce qui démontre que les humains ont pu, il y a plusieurs centaines d’années, exploiter les ressources disponibles (à moindre échelle qu’aujourd’hui, néanmoins). « On a aussi retrouvé en étudiant les arbres des marques d’activités gallo-romaines. Des zones dans lesquelles étaient installées des fermes ont été identifiées », précise à ce sujet Lise Maciejewski.

En fin d’émission, ils nous invitent à nous reconnecter à l’essentiel. Il faut aller en forêt pour observer « la complexité du vivant », pour se rendre compte de ce qui se passe dans ce type de milieu. « J’ai toujours été surprise de constater que la connaissance au sujet des espèces de la faune et de la flore n’étaient pas toujours considérée comme de la culture générale », note-t-elle au passage. Nicolas Gouix valide : « C’est sûr qu’il y a besoin d’apporter des connaissances sur les forêts… » / Philippe Lesaffre

Le replay de l’émission (à retrouver sur Deezer, Spotify…)