Jane Goodall est décédée le 1er octobre, elle avait 91 ans. Ses observations révolutionnaires ont transformé le paysage scientifique.
Elle a commencé en 1960 à étudier les chimpanzés sauvages en Tanzanie et a vu comment ses grands singes fétiches fabriquaient et utilisaient des outils. La fondatrice de l’ONG Jane Goodall Institute, à l’origine de programmes de protection et de reforestation dans de nombreux pays en Afrique, avait été nommée Messagère de la paix des Nations unies en 2002.
Notons que l’une des « réserves de vie sauvage » (RVS) lancées par l’ASPAS (au sommaire du nouveau numéro du Zéphyr) a été rebaptisée en septembre dernier « RVS Jane Goodall – Trégor ».
Dans un de ses livres, elle expliquait :
« Notre premier défi est de réduire la pauvreté. Quand la misère est là, on coupe sans hésiter le dernier arbre pour faire pousser de quoi se nourrir. On pêche le dernier poisson pour empêcher que sa famille ne meure de faim.
Notre deuxième défi est de réduire le train de vie des riches, qui est insoutenable pour la planète. il faut regarder les choses en face : beaucoup de gens possèdent bien plus que ce dont ils ont besoin.
Notre troisième défi est d’éliminer la corruption : sans une bonne gouvernance, sans dirigeant honnête, il est impossible d’œuvrer ensemble à la résolution de problèmes environnementaux et sociaux d’une telle ampleur. »
Et elle s’exprimait, comme souvent, sur la défense du vivant.
« En détruisant leurs habitats, nous obligeons les animaux à se rapprocher des humains. De plus en plus nombreux sur Terre, les êtres humains ne cessent d’empiéter avec leurs troupeaux sur la nature sauvage pour y installer leurs villages et leurs fermes.
On chasse les animaux sauvages, on les tue, on les mange, ils font l’objet d’un trafic intense dans le monde entier : nous en faisons notre nourriture, nous nous revêtons de leur peau, nous pratiquons sur eux des expérimentations médicales, nous les adoptons comme animaux de compagnie… »
« Le monde du vivant est une tapisserie merveilleuse, dans laquelle chaque maille tient en place grâce à ce qui l’entoure. Il nous reste encore tant à apprendre là-dessus… Nous sommes comme des enfants qui font leurs premiers pas dans la forêt. C’est à peine si nous commençons à découvrir les myriades de formes de vie qui grouillent dans le sol. »
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« J’essaie de faire comprendre aux gens à quel point la vie humaine est inextricablement liée au monde de la nature. Pour pourvoir à nos besoins, les écosystèmes doivent être sains. Les longues heures que j’ai passées dans la forêt vierge de Gombe en Tanzanie m’ont appris que chaque espèce à son rôle à jouer, que tout est interconnecté.
Une espèce qui disparaît est un trou dans la tapisserie du vivant. Chaque nouveau trou affaiblit l’écosystème. Il y a de plus en plus de lieux dans le monde où la tapisserie est si abîmée que l’écosystème est au bord de l’effondrement. C’est là qu’il y a urgence à réparer. »
Extraits du « Livre de l’espoir », qu’elle a rédigé avec l’éditeur Douglas Abrams (Flammarion, 2021 – J’ai lu, 2023).
Au sujet de Jane Goodall et du Jane Goodall Institute France, lisez Le Zéphyr n°17 et le n°21.
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