Dans son numéro d’automne 2025 (n°22), Le Zéphyr planche sur les notions de rewilding, de wilderness et de libre évolution, des termes discutés et en même temps de plus en plus employés.

Découvrez le sommaire du Zéphyr n°22 Rewilding : Laissons la nature tranquille

Vous trouverez notamment un long entretien d’Alexandra Locquet, géographe de l’environnement, chercheuse, autrice qui étudie les initiatives de renaturation en Europe.

les couvertures du Zéphyr

Wilderness et rewilding

On emploie souvent le terme américain wilderness pour désigner un espace de nature sauvage, non impacté par les activités humaines. On y trouve un haut de degré de naturalité (c’est-à-dire un site peu ou pas modifié par les humains).

Ces zones ont tendance à disparaître du fait de la large présence humaine. Or, beaucoup cherchent à inverser la tendance. C’est le rewilding. Expression apparue aux États-Unis dans les années 1990. L’idée de mettre en place des actions pour favoriser la conservation et le retour du vivant. Et ainsi restaurer la fonctionnalité complète des écosystèmes.

On peut y parvenir de façon active (via des politiques de réintroduction par exemple, voir à ce sujet Le Zéphyr n°21), les processus passifs relevant plutôt de ce que l’on appelle la libre évolution.

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Libre évolution

La libre évolution est une approche de conservation et de restauration des écosystèmes centrée sur les processus naturels. Elle vise à laisser volontairement la nature évoluer spontanément dans un territoire donné. Elle nous pousse à repenser notre place sur Terre, nous les humains.

Car il s’agit d’effacer toute perturbation humaine, d’arrêter toute activité extractive (coupes de bois, chasse…), ou du moins de la réduire au maximum, afin d’encourager le retour des processus naturels au sein des écosystèmes. L’objectif est de leur permettre de s’exprimer pleinement, afin de garantir leur fonctionnalité.

La libre évolution est souvent associé à la forêt, mais peut concerner d’autres milieux, comme les zones alluviales. En tout cas aux parcelles qu’on veut protéger à long terme en vue de favoriser leur résilience et de préserver la biodiversité. On va laisser les arbres tranquilles, ils vont pousser, mûrir jusqu’à leur fin, tomber, et le bois mort servira à de nombreux groupes d’espèces… / Philippe Lesaffre

Sources : Forêt & Naturalité, IUCN, Rewilding France, Association Francis Hallé pour la forêt primaire.

Lire aussi : Fondements pour une géographie plus qu’humaine du rewilding : revue de littérature et proposition de définition, de Salomé Dehaut (Natures Sciences Sociétés, 2023)