Près de 2 millions de personnes ont signé la pétition pour dire non à la Loi Duplomb. Un record pour la plateforme de l’Assemblée nationale.
Plus d’1,9 million de signatures, bientôt 2 millions. La pétition lancée par Éléonore Pattery pour dire non à la loi Duplomb est devenue la deuxième pétition la plus signée, après celle de l’Affaire du siècle, qui avait recueilli 2,3 millions de soutiens. Mais elle va peut-être la dépasser prochainement.
Les citoyens se sont mobilisés en un temps record. Et pourtant, ce n’est pas simple sur la plateforme de l’Assemblée nationale. Les uns et les autres n’ont pas renoncé, ce qui montre leur volonté (d’essayer) d’obtenir le retrait du texte controversé – visant notamment à réintroduire un néonicotinoïde dangereux pour la santé des humains (et notamment des paysans et des agriculteurs). Autant de femmes et d’hommes qui « en ont assez qu’on empoisonne les champs, les corps et leur avenir« , comme l’a écrit sur LinkedIn Thomas Breuzard, de la permaentreprise Norsys.
Or, quelques parlementaires et élus ayant soutenu la loi Duplomb s’en prennent aux opposants. Selon le RN, les signataires auraient été « instrumentalisés par l’extrême gauche« . Rien que ça ! Le sénateur LR Laurent Duplomb, à l’origine des mesures validées par le Parlement, a dit la même chose. Bien sûr, de nombreux mouvements citoyens et des organisations de défense de l’environnement ont soutenu la pétition (comme la gauche et les écologistes). Et alors ?
Écouter les chercheurs
Les scientifiques sont unanimes : 1 300 chercheurs et soignants ont d’ailleurs pris position contre la Loi Duplomb.« Celle-ci est en réalité un détonateur, elle va faire des milliers de malades, dont des enfants et des enfants à naître« , indique à Mediapart Fleure Breteau, fondatrice du collectif Cancer colère.
Les insectes – et donc les oiseaux qui s’en nourrissent – vont également en pâtir. L’heure est grave, les populations déclinent dangereusement. En cause la destruction des habitats naturels, et puis aussi l’intensification de l’agriculture et l’usage des engrais et des pesticides. Selon une étude du CNRS, « environ 20 millions d’oiseaux disparaissent chaque année en Europe« . On a perdu « 800 millions d’oiseaux depuis 1980« .
Le nombre de volatiles a chuté de 25 % en 40 ans sur le continent. La dégringolade est de 60 % en ce qui concerne les espèces des milieux agricoles, selon les chercheurs. / Philippe Lesaffre
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