Dans les pages de la revue Le Zéphyr, la rédaction met en avant un certain nombre de publications, des romans, des BD, des essais, au sujet de la protection du vivant, évidemment. Dans le dernier numéro (sur les montagnes) est parue une chronique sur un ouvrage très instructif du directeur de recherche au CNRS Philippe Grandcolas.
Nous détruisons le vivant et ainsi « nous nous mettons en danger », mais qui le remarque ? Le directeur de recherche au CNRS Philippe Grandcolas nous rappelle l’essentiel dans son dernier livre (paru chez Tana). En raison des activités anthropiques (utilisation de produits polluants, surexploitation des ressources, déforestation, bétonisation, assèchement des zones humides, développement du commerce et introduction d’animaux dits exotiques), nous avons généré « une crise d’extinction des espèces ».
« Piller le vivant »
Un million d’espèces, pour être exact, sont en voie de disparaître d’ici 2040. Les populations s’effondrent, là, tout près de nous. Il faut pouvoir l’analyser et s’en inquiéter. Car, sans les animaux, sans les végétaux, sans les champignons, nous ne vivons pas, nous ne mangeons pas, nous ne buvons pas, nous ne nous soignons pas. Créer des zones protégées, c’est bien, mais pas si cela nous autorise à « piller le vivant » ailleurs. Éliminer les bêtes embêtantes n’est pas la solution miracle aux problèmes. Oublions le terme de « nuisible ».

L’écologue l’écrit, « il est temps d’apprendre à cohabiter harmonieusement avec le reste du vivant ». Nous en faisons partie. Il n’y a pas nous d’un côté et la nature de l’autre. Nous pouvons arrêter de nous comporter en « maîtres de la nature », en « ordonnateurs du vivant ». Ce petit ouvrage nécessaire permet de recentrer le débat. / Frédéric Emmerich