La Terre abrite plus de 50 milliards d’oiseaux. Pourtant, rien qu’en Europe, moins de la moitié des espèces sont dans un état de “conservation favorable”. Depuis une trentaine d’années, les études témoignent d’un déclin préoccupant.

Vous lisez un extrait du Zéphyr n°15 « Le silence des oiseaux« . Le Zéphyr est un média indépendant, financé par ses lecteurs et lectrices. Découvrez le sommaire du spécial « volatiles » par ici, puis commandez l’opus. Vous pouvez aussi vous abonner et acheter le numéro en PDF. Bonne lecture !

Ils sont partout : dans nos villes, dans nos campagnes… Mais qui sait pour encore combien de temps ? Les oiseaux, comme beaucoup d’autres espèces animales, sont sur le déclin. En 2020, la Commission européenne rapportait que 47% de toutes les espèces d’oiseaux du continent étaient dans un état de “conservation favorable”, passant ainsi sous la barre symbolique des 50 %. Un an plus tard, une étude parue dans la revue scientifique Ecology and Evolution a évoqué une baisse d’environ 18 % des populations d’oiseaux nicheurs européens depuis 1980, soit plus de 560 millions d’individus en moins.

les couvertures du Zéphyr

Et en France, demanderez-vous ? Les oiseaux ne sont pas mieux nichés : 30 % de déclin des populations en 30 ans. Telle est la sentence mutuelle de La Ligue de protection des oiseaux (LPO), de l’Office français de la biodiversité (OFB) et du Museum national d’histoire naturelle (MNHN). Nul besoin d’enchaîner les chiffres comme des perles sur un bien triste collier pour comprendre le sous-texte : il y a urgence pour les oiseaux. Ces êtres à plumes demeurent nécessaires à l’équilibre de la biodiversité – comme chacune de ses composantes. Leur déclin signifie non seulement une perte de richesse, mais aussi un déséquilibre qui pourrait avoir de graves conséquences…

Lire aussi : « La Femme corneille » : sur les traces d’oiseaux à l’intelligence folle

À l’abri ni en campagne, ni en ville

En France, les oiseaux ayant le plus souffert sont les espèces agricoles : – 29,5 % des effectifs, d’après le Suivi temporel des oiseaux communs (STOC) de Vigie-Nature. Une baisse évaluée sur la période 1989–2019. En cause : l’agriculture intensive. L’utilisation de pesticides tue les insectes, réduisant de facto la nourriture disponible pour les oiseaux. En cause, également, la pollution des sols et la destruction des arbres et des haies. Malheureux emblème de la situation : le pipit farlouse. Cette espèce agricole a perdu les deux-tiers de ses effectifs français en 19 ans. Sa situation est précaire dans toute l’Europe, comme nous l’apprend le programme du STOC.

___________________________________________________________________________

Ne ratez rien de l'actualité du Zéphyr

___________________________________________________________________________

Les espèces aviaires citadines ne se portent pas bien mieux. La réfection des anciens bâtiments réduit drastiquement le nombre de cavités dans lesquelles les oiseaux ont pu nicher. Sans oublier la déstabilisante pollution lumineuse, ainsi que la pollution industrielle. Et la diminution d’insectes. Cocktail Molotov détonnant. / Enora Hillaireau

Vous n’avez lu qu’une partie de cet article ! Soutenez Le Zéphyr et commandez le numéro !