En raison des activités anthropiques, la loutre d’Europe avait presque disparu du paysage de l’Hexagone. Or, une prise de conscience a émergé. Le mustélidé a été protégé et une série d’actions de conservation ont été mises en place. Les populations ont recolonisé leur espace, y compris les cours d’eau secondaires sur le littoral atlantique et vers le Massif central.
Entre 2009 et 2023, la surface occupée par la loutre d’Europe dans l’Hexagone a augmenté de 40 %. Plus de 40 000 traces d’empreintes et d’épreintes, les déjections qui sentent le poisson et le miel, ont pu être observées sur la façade atlantique et vers le Massif central. Le mustélidé recolonise son espace, y compris les cours d’eau secondaires. On assiste, selon l’étude publiée dans la revue Biological Conservation, à une reconnexion des populations isolées.
Pour autant, il faut rester vigilant. On en parlait dans Le Zéphyr avec Cécile Kauffmann, chargée de mission au sein de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM). Dans le numéro dédié aux zones humides, on revenait notamment sur la disparition du mammifère, protégé depuis les années 80.
La loutre avait colonisé au début du siècle dernier l’ensemble du pays, à l’exception du bassin parisien et de la Corse. Mais le mustélidé a beaucoup été chassé pour sa fourrure (avant que la pratique ne soit interdite en 1972 en France). L’animal avait également aussi mauvaise réputation. On considérait que la mangeuse de poissons piquait les ressources des pêcheurs.
Des actions de conservation et de réintroduction
Et la loutre européenne a dû faire face aux « ruptures écologiques de plus en plus importantes », à mesure que des barrages ont été conçus sur les cours d’eau qu’elle côtoyait, sans oublier le développement du réseau routier et de l’agriculture intensive, après la Seconde Guerre mondiale.
En tout cas, les choses se sont inversées, et des actions de conservation et de réintroduction ont été mises en place petit à petit. Avant un premier plan national d’actions (PNA) en faveur de la loutre d’Europe, financé par la DREAL Nouvelle-Aquitaine, en 2010.
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Pour en savoir plus sur ce mustélidé et son retour, retrouvez Le Zéphyr n°18.