Ici, des scientifiques qui enregistrent l’ambiance sonore des forêts. Là, des citoyens révoltés par des projets d’abattage d’arbres et d’autres qui rachètent des parcelles en vue de mieux les protéger… Régulièrement, des femmes et des hommes viennent au micro d’En Forêt, le podcast du Zéphyr, et se confient sur leur engagement pour les écosystèmes.
Durant nos conversations, rarement ces personnes n’omettent de préciser que nous pouvons collectivement laisser plus de place au vivant, lui faire confiance, lui redonner son autonomie. Elles n’ont pas tort.
Depuis toujours, les humains cherchent à tout contrôler, dominer, sélectionner, à tenter de maîtriser ce qui les entoure, ce qui pousse en forêt, dans les parcs, les jardins. Même les abeilles mellifères, beaucoup d’apiculteurs les transforment afin qu’elles leur fournissent toujours plus de miel, comme si elles étaient des bêtes domestiques. Il faut que ce soit toujours plus rentable.

Renaud Hétier, dans son essai Saturation, l’écrit aussi : « Les choses en sont sans doute à un point où il faut que les humains deviennent en quelque sorte les gardiens de la vie, en convertissant leur pouvoir de mort en pouvoir de vie. »
Saturation, un monde où il ne manque de rien sinon l’essentiel (PUF, 2025)
Des spectateurs
Et si nous pouvions – au moins un peu – essayer de lâcher prise ? Et si nous tentions d’abandonner notre désir d’emprise totale ? Telle est la double question posée dans le n°22 consacré au rewilding. De nombreux collectifs, dans une optique de protection, proposent de laisser la nature tranquille.
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Nous sommes déjà partout. Il est possible de se retirer de certaines zones, en particulier forestières, pour encourager le retour des processus naturels au sein des écosystèmes et défendre les animaux.
En cessant d’intervenir, nous nous transformons en spectateurs passifs. Rien de grave, il est temps de se poser. « Si on laisse la nature respirer en cessant toute activité anthropique quelque part, observe la journaliste Yolaine de La Bigne, porte-parole de l’association ASPAS, la vie revient rapidement en abondance. » / Philippe Lesaffre