Oenologue de métier, Béatrice Dominé est l’une des garantes du savoir-faire made in France de 10-Vins, une success story entrepreneuriale qui concilie terroirs, wine tech et rencontres humaines. Mais, au fait, pourquoi boit-on du vin ?

Cette interview est extraite du Zéphyr n°7 – Refaire le monde autour de la table (septembre 2020). Commandez le numéro sur la boutique

On se serait presque cru dans le hall d’accueil d’un grand hôtel à Bordeaux, à Paris ou à Cabourg. Pourtant, c’est sur l’Île de Nantes que Béatrice Dominé œuvre à l’abri des regards. Loin des circuits de l’œnotourisme et de ses vitrines urbaines, loin aussi des terroirs viticoles de ce “pays où le melon est un raisin”, comme le dit le slogan dans les vitrines touristiques du coin, ou des polémiques autour des sulfites. Ici nulle carte de vins à savourer des yeux, assis sur l’un des canapés situés sous une vaste verrière. Pourtant, il est bel et bien question de flacons de Saint-Chinian du domaine Belles Courbes (2016), de Saumur-Champigny Les loups noirs du domaine de Nerleux (2017), ou de Bourgogne du domaine Camu Frères (2018), de leurs robes et de leurs cuisses.

La couverture du Zéphyr N°7
Découvrez le sommaire et commandez Le Zéphyr n°7 (Gastronomie) ou abonnez-vous au Zéphyr

 Alchimie entre mets et vins

Le regard est franc, l’énergie solaire. Béatrice Dominé est-elle sommelière ? Non. Œnologue. Un métier tout aussi sérieux que son diplôme, créé à l’origine en 1955 à la faculté de pharmacie de Montpellier. Les œnologues ne sont pas des goûteurs de vin. Même si la dégustation est au cœur du savoir-faire des œnologues, quand il est question du vin, il est aussi question de perception du goût, d’influence du climat, de géologie des sols viticoles, du marché mondial du vin, de logistique et de… chimie ! Béatrice Dominé connaît autant l’action des levures sur les sucres des raisins que la capacité de l’organisme humain à assimiler l’éthanol. “Le vin et la gastronomie font partie de mon ADN, raconte-t-elle, j’avais la fibre scientifique, mais je ne me voyais pas enfermée dans un laboratoire. J’aimais les rencontres avec les gens et la nature. » / Cécile Faver

Vous n’avez lu que 10 % de l’article. Retrouvez la suite là.