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Le loup a perdu son statut d’espèce « strictement protégée » au sein de la Convention de Berne. Désormais, le canidé sauvage n’est plus que « protégé » en Europe. Un déclassement dangereux pour l’animal et les écosystèmes, rappelle Bertrand Sicard, président de l’association FERUS.

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Le 26 septembre 2024, le Conseil des ministres de l’Union européenne a voté le déclassement du loup, passant de « strictement protégé » à simplement « protégé ». Cette décision, confirmée le 3 décembre par la Convention de Berne, est entrée en vigueur le 6 mars 2025, facilitant les tirs et menaçant l’avenir du prédateur en Europe. Notons tout de même que le loup reste pour l’instant protégé par la Directive Habitat et ce jusqu’à nouvel ordre.

En France, la population lupine a déjà diminué, passant de 1 096 individus en 2022 à 1 013 en 2024. Malgré cela, l’État continue de privilégier les tirs plutôt que des mesures éprouvées comme l’effarouchement, les chiens de protection et les clôtures électriques. Une politique à courte vue qui menace l’équilibre naturel avec une gestion basée sur l’élimination plutôt que sur la cohabitation.

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Ce déclassement, largement soutenu par la France, ne repose sur aucune preuve scientifique. Car les tirs n’ont jamais prouvé leur efficacité pour réduire la prédation. Pourtant, la France veut autoriser davantage d’abattages, fragilisant encore la population lupine. La boîte de pandore est ouverte et les conséquences sont insoupçonnées. Une chose est certaine, le loup pourrait devenir en France une espèce chassable. Irons-nous jusqu’à la disparition des aides à la protection ?

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Un équilibre en péril

Le pire étant que ce déclassement ne concerne pas seulement le loup. Cette dérive mettrait aussi en péril l’équilibre des écosystèmes et la régénération des forêts. Et déjà, certains partis politiques envisagent de revoir le statut d’autres grands prédateurs comme l’ours ou le lynx. Cela pourrait marquer un recul historique dans la protection de la faune sauvage en Europe.

Un recours en justice, déposé par plusieurs ONG européennes a été accepté par la Cour de justice européenne. Parallèlement, une campagne de mobilisation en ligne regroupe plus de 100 ONG, déterminées à défendre les grands prédateurs. FERUS et ses partenaires poursuivront la lutte pour protéger le loup et empêcher ce retour en arrière historique ! / Bertrand Sicard

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