Pourra-t-on bientôt abattre davantage de loups en Europe ? Le 3 décembre 2024, le loup a perdu son statut d’espèce “strictement protégée”. Les États signataires de la convention de Berne (relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe) ont voté en faveur de l’abaissement du niveau de protection du canidé. Une mesure qui satisfait Ursula von der Leyen. Comme le rappelle Le Monde, la présidente de la Commission européenne avait déclaré en 2023 : « La concentration de meutes de loups dans certaines régions européennes est devenue un réel danger pour le bétail et, potentiellement, pour l’homme. »
Résumons, désormais, le loup est une espèce « protégée » et non plus « strictement protégée ». Pour la LPO, c’est une grave erreur dans la mesure où « 6 des 7 populations de loups en Europe n’ont pas atteint un état de conservation favorable« , indique-t-elle sur LinkedIn.
Les loups sont de retour…
Les loups sont certes de retour dans de nombreux pays européens (20 000 loups vivent sur le territoire), y compris en France, dans l’arc alpin en particulier, mais la bataille pour ces animaux sauvages mythiques n’est pas encore gagnée.
D’ailleurs, selon les défenseurs du vivant, en France, le nombre d’individus est passé de 1 096 à 1 003 entre 2022 et 2023, ce qui est plutôt « préoccupant« .
Ce sont des animaux, comme on l’a raconté dans le dossier Loup, à lire dans Le Zéphyr n°17, qui se déplacent beaucoup la nuit. Certes les loups peuvent tuer des ovins pour les manger, mais consomment principalement des cervidés, des chevreuils en particulier. Ils peuvent « aider » les gestionnaires en forêt (disons-le, puisque visiblement faut qu’un animal soit « utile » – ou « mignon » – pour qu’on lui fiche la paix).
…et nous devons cohabiter avec eux
En France, un quota d’abattage est fixé à 19 % de la population des canidés. En 2023, 207 loups ont ainsi été abattus, le plafond autorisé étant de 209 individus.
Le LPO explique que « les tirs de loups, facilités (par la décision de la Convention de Berne), ne résolvent pas les difficultés des éleveurs et dispersent les meutes, aggravant souvent les situations ».
Quoi qu’il arrive, nous avons à cohabiter avec ces bêtes, et c’est possible !
Des associations viennent en aide aux éleveurs et aux bergers en surveillant les troupeaux la nuit. Leur présence éloigne et dissuade les carnivores charismatiques de passage, le loup ou l’ours brun, dont on parle dans le prochain numéro. Le patou peut aussi aider, et les propriétaires peuvent également installer des barrières hautes.
Espérons en tout cas que cette décision politique n’ouvre pas la voie à d’autres déclassements. / Philippe Lesaffre
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