Chronique. Nous avons lu Un naturaliste sur le toit de la forêt, Francis Hallé raconté par Alexis Jenni, édité chez Paulsen.

les couvertures du Zéphyr

Francis Hallé est un homme occupé. Le célèbre botaniste passe beaucoup de temps à parler de son projet « très ambitieux qui soulève d’énormes espoirs », comme il aime le dire, le projet de renaissance d’une forêt primaire au sein de l’Europe de l’Ouest. « On ne peut pas, poursuit-il sur le compte Instagram de l’association Francis Hallé pour une forêt primaire, imaginer mieux sur le plan écologique » : qualité et stabilité des sols, biodiversité, captation de gaz carbonique et « maximum de beauté ».

Le scientifique a toujours été fasciné par les végétaux, notamment ceux qu’il a étudiés durant sa carrière, les arbres des régions tropicales. Pour son livre, Alexis Jenni, agrégé de biologie et auteur, l’a rencontré à Montpellier, où il réside. Il l’a interrogé sur son parcours, durant lequel Francis Hallé s’est beaucoup « promené » pour observer la nature. « Si on leur foutait la paix, lui explique-t-il notamment, on apprendrait plein de choses sur les arbres, il faut les regarder longtemps pour commencer à comprendre. »

couverture livre Alexis Jenni
@ Paulsen

Lire aussi : le troisième épisode du podcast En Forêt, avec l’association Francis Hallé pour une forêt primaire

Vue au sommet des arbres

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Francis Hallé a beaucoup contemplé, notamment sur son fameux Radeau des cimes, sur lequel il a exploré et étudié au plus près les canopées, en particulier en Afrique et en Amérique du Sud. C’était ça, l’idée, aussi. Le Radeau des cimes a été imaginé pour « démythifier l’enfer vert, offrir à des scientifiques un accès au sommet des arbres », a indiqué dans un autre livre Olivier Pascal, organisateur de ces expéditions d’un genre nouveau, cité par Alexis Jenni. En tout cas, cela lui a offert l’opportunité de « découvrir des quantités de plantes inconnues », lâche le naturaliste.

Francis Hallé n’a cessé de dessiner toute sa vie afin de tenter de retranscrire la complexité des végétaux qu’il a vus au cours de ses pérégrinations. Le but du jeu, également : ne pas oublier.

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Alerter sur la disparition

C’est aussi en voyant que les forêts primaires disparaissent dans le monde qu’il veut qu’il y en ait une nouvelle, en particulier en France. Le botaniste veut témoigner et puis « alerter » par tous les moyens, écrit Alexis Jenni : « Nous avions un trésor collectif qui appartenait à l’humanité, et qui contribuait à la faire vivre en rendant la planète habitable ; et il part en fumée. » / Philippe Lesaffre