Chronique. Nous avons lu Un naturaliste sur le toit de la forêt, Francis Hallé raconté par Alexis Jenni, édité chez Paulsen.
![les couvertures du Zéphyr](https://i0.wp.com/www.lezephyrmag.com/wp-content/uploads/2023/04/pour-home-et-appel-abo.jpg?w=1200&ssl=1)
Francis Hallé est un homme occupé. Le célèbre botaniste passe beaucoup de temps à parler de son projet « très ambitieux qui soulève d’énormes espoirs », comme il aime le dire, le projet de renaissance d’une forêt primaire au sein de l’Europe de l’Ouest. « On ne peut pas, poursuit-il sur le compte Instagram de l’association Francis Hallé pour une forêt primaire, imaginer mieux sur le plan écologique » : qualité et stabilité des sols, biodiversité, captation de gaz carbonique et « maximum de beauté ».
Le scientifique a toujours été fasciné par les végétaux, notamment ceux qu’il a étudiés durant sa carrière, les arbres des régions tropicales. Pour son livre, Alexis Jenni, agrégé de biologie et auteur, l’a rencontré à Montpellier, où il réside. Il l’a interrogé sur son parcours, durant lequel Francis Hallé s’est beaucoup « promené » pour observer la nature. « Si on leur foutait la paix, lui explique-t-il notamment, on apprendrait plein de choses sur les arbres, il faut les regarder longtemps pour commencer à comprendre. »
![couverture livre Alexis Jenni](https://i2.wp.com/www.lezephyrmag.com/wp-content/uploads/2024/05/un-naturaliste-sur-le-toit-de-la-foret-1.jpg?resize=900%2C1013&ssl=1)
Lire aussi : le troisième épisode du podcast En Forêt, avec l’association Francis Hallé pour une forêt primaire
Vue au sommet des arbres
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Francis Hallé a beaucoup contemplé, notamment sur son fameux Radeau des cimes, sur lequel il a exploré et étudié au plus près les canopées, en particulier en Afrique et en Amérique du Sud. C’était ça, l’idée, aussi. Le Radeau des cimes a été imaginé pour « démythifier l’enfer vert, offrir à des scientifiques un accès au sommet des arbres », a indiqué dans un autre livre Olivier Pascal, organisateur de ces expéditions d’un genre nouveau, cité par Alexis Jenni. En tout cas, cela lui a offert l’opportunité de « découvrir des quantités de plantes inconnues », lâche le naturaliste.
Francis Hallé n’a cessé de dessiner toute sa vie afin de tenter de retranscrire la complexité des végétaux qu’il a vus au cours de ses pérégrinations. Le but du jeu, également : ne pas oublier.
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C’est aussi en voyant que les forêts primaires disparaissent dans le monde qu’il veut qu’il y en ait une nouvelle, en particulier en France. Le botaniste veut témoigner et puis « alerter » par tous les moyens, écrit Alexis Jenni : « Nous avions un trésor collectif qui appartenait à l’humanité, et qui contribuait à la faire vivre en rendant la planète habitable ; et il part en fumée. » / Philippe Lesaffre