BILLET – Le Zéphyr prépare Le Zéphyr n°12 sur les océans. Il fera partie d’un triptyque sur ces « immensités à protéger ». Juste avant l’ouverture du One Ocean Summit, sommet organisé par Emmanuel Macron, la rédaction avait envie de vous en dire (un peu) plus sur le numéro à venir, qui concernera justement l’univers de l’or bleu. Les océans nous nourrissent, nous apportent de quoi respirer, nous inspirent, mais on les maltraite.
Le bruit des vagues des océans vous manque ? Imaginez un monde dans lequel les humains auraient anéanti les éléments naturels comme les forêts et les mers ; un univers dans lequel nous ne pourrions plus nous promener à l’air libre sans masque, une planète sans oxygène disponible gratuitement, une Terre qui se serait métamorphosée en une décharge sauvage immense, à perte de vue. L’enfer ? En tout cas, le pitch d’un court-métrage-choc d’Alternatiba Paris, Oxygène, en compétition au Nikon Film festival (voyez-le d’urgence ici). Dystopie ou avenir plus ou moins loin ? Certains, dans les commentaires, se posent la question. Toujours est-il qu’on lui fait mal, à cette Terre. Elle s’use, elle sue, et beaucoup n’en ont cure.
Marées noires et surpêche terrible
Il y a quelques jours, Sea Shepherd France postaient des images qui ne peuvent pas nous laisser insensibles. Les scènes se déroulent dans le golfe de Gascogne au large de La Rochelle, et elles font flipper. Des navires ont déversé plus de 100 000 merlans morts non ciblés. Hélas, ce n’est pas l’écume.
Plus loin, au large des continents, des camions-citernes se renversent et souillent les mers. Au Pérou, notamment. Des espèces d’oiseaux et de poissons, victimes du mazout, ont pu être sauvées, mais des milliers d’individus ont péri, noyés dans cette marée noire. Du jamais-vu depuis des années. D’autres catastrophes sont à l’œuvre…
Il n’y a jamais eu autant de déchets visibles dans ces mers… au point que l’aventurier Rémi Camus, que nous avons interviewé pour Le Zéphyr (à lire ici en accès libre et en avril 2022 dans le prochain numéro), lâche que « ça ne sert à rien de tout enlever ». C’est vrai, mais c’est déprimant ! Il nous l’a dit au cours d’un entretien, et c’est ce qu’il avait dit aussi à ses proches venus participer à une séance de collecte de déchets sur le littoral méditerranéen, dans le cadre de son tour de France à la nage. Il sensibilisait, nettoyait un peu en enlevant ici ou là des objets de poubelle flottants, sans se voiler la face. Terrible, vraiment !
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Les océans nous inspirent
Sous l’effet du changement climatique, tout s’accélère. En raison des activités humaines et de la combustion des énergies fossiles, on enregistre un fort excédent de gaz à effet de serre. Du coup, l’atmosphère se réchauffe, autant que les océans, car ces derniers absorbent « 93 % de cette énergie excédentaire », comme l’a écrit Le Monde. Autant de phénomènes qui font monter le niveau de la mer, qui accélère la fonte des calottes glaciaires des pôles, en particulier. Sans oublier le baisse du niveau d’oxygène dans l’eau, qui bouleverse la vie sous-marine.
Et pourtant, et pourtant, les océans nous rendent de nombreux services. Ils limitent le réchauffement de l’atmosphère, nous fait respirer, nous apportent de la nourriture (l’industrie de la pêche pille les mers, d’ailleurs) et inspirent des milliers de scientifiques et d’acteurs formidables, comme on le verra dans le prochain numéro. Celui-ci fera partie d’un nouveau triptyque éditorial, une collection de trois opus, nommé « Les immensités à sauvegarder ». Vous découvrirez le premier tome (Le Zéphyr n°12) en avril. D’ici là, on vous informera du sommaire à venir. / Philippe Lesaffre.